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jeudi 24 août 2000

Mefie toi, Jean, ils vont te faire du mal.

A propos de Xmen de Bryan Singer

J'ai découvert les X-men il y a quinze ans. Bon sang, ça fait toujours bizarre, ce genre de chiffre. Enfin, là n'est pas le propos. J'ai découvert tout ça par un dessin de couverture. Cyclope tenant Phoenix dans les bras et hurlant vers le ciel. Phoenix était morte, entraînée vers le mal absolu par son pouvoir titanesque. Elle était le centre de cette série, à l'époque. Et tous l'ont pleurée. Même Wolverine. Même lui.

Une critique de X-men, le flim? Non, je ne vais pas faire ça. Xave l'a déjà fait ici, et c'est un bon résumé de ce que je pense (même si, à mon avis, X-men ne veut pas dire "hommes du professeur Xavier", mais plutôt "hommes atteints par le facteur X [responsable des mutations], tout comme le professeur Xavier, ce qui tombe particulièrement bien, vu son nom", mais je m'égare).

Non, je vais plutôt vous reparler de cette vieille découverte. Le pouvoir de Phoenix (qui fut aussi connue sous le nom de Jean Grey) l'a transformée en Phoenix Noir, et c'est un pouvoir assoiffé de destruction. A tel point qu'il en viendra à assimiler une planète entière. Un des épisodes les plus tragiques de la saga.

Et si on en faisait la suite du flim de Bryan Singer ?

Hm?

Et puis, le truc serait tout trouvé pour la faire basculer (utiliser Cerebro à mon niveau peut être... dangereux) vers le mal, non?

Méfie toi, Jean, ton avenir est plein de larmes.

mercredi 23 août 2000

Snikt!

A propos de Xmen de Bryan Singer

Par Xave

-Cool! it's me.
-Can you prove it?
-You're a dick.
-Mmmh... Ok!

Je viens d'aller voir un flim, c'est pas tous les jours. D'ailleurs, c'est même plutôt rare : le dernier, c'était The Phantom Menace. Et comme d'habitude, c'est du fantastique. Ça m'a pris tout petit, je me souviens que parfois mon père m'emmenait au cinéma, et toujours il y avait des martiens, ou assimilé: les maîtres du temps, ET, le chat qui venait de l'espace, Short Circuit, le gendarme et les extra-terrestres... Cette fois-ci, c'était X-Men (ce qui signifie littéralement par "les hommes du professeur Xavier", pensez si ça me parlait).

On raconte beaucoup de bêtises sur les belges, mais il y a deux choses que je voudrais dire: la première est que le bilinguisme a ses avantages: la zone néérlandophone n'est pas considérée par les professionnels des images qui bougent comme un marché suffisamment lucratif, le doublage en flamand est une chose fort rare. Ô joie, ô bonheur, la plupart des films sortent ici en VO, ce qui est loin d'être la cas en France, vu que là, c'est le marché des amateurs de VO qui n'est pas assez lucratif. La deuxième chose, et pardonnez moi si je suis un peu hors sujet, c'est qu'ils ne sont vraiment pas foutus de faire des indications routières. J'avais prévu quarante-cinq minutes pour faire la route, ça a failli être trop peu. Mais bon, le Ciné est au pied de l'Atomium, qui n'est indiqué nulle-part. Ce n'est pas comme si celui-ci était une attraction touristique.

X-men donc. Pourquoi? Alors même que je me méfie des films de super héros, et ce depuis Superman qui m'avait laissé un drôle de goût dans la bouche -Comme ils le disaient déjà dans le générique de la série TV: "He's fighting for truth, justice, and the American way". Pas vraiment convaincu non plus par Batman, dont le "coté obscur" a vite été éclipsé au profit du grand spectacle. Alors? Pourquoi X-Men?

Je ne sais pas trop... les informations que j'avais sur le film m'avait fait pressentir un petit coté film-de-super-héros-spaghetti. Je veux dire par là l'injection de suffisamment de saleté pour sortir un peu de l'aspect Tout Hollywood/Dents blanches, quitter les sentiers mille fois rebattus du manichéisme triomphant.

Je n'irais pas vous raconter qu'il s'agit d'un grand film psychologique qui fait réfléchir. Quoi que... Il y a quand même, sous jacente, un mise en garde contre le racisme, la peur de l'autre. Et cette idée est plus présente dans le film qu'elle ne l'était dans la bande dessinée, et surtout dans la calamiteuse série animée.

À ces égards, la première scène est fort bien pensée: Pologne, 1944, un camp de concentration, de numéros d'identifications tatoués sur les bras des prisonniers. Un gamin séparé de ses parents, fou de douleur et de désespoir, arrache une grille barbelée sans même la toucher. Nous venons tout à la fois de:

1. Annoncer que le film ne se place pas dans un joli monde rose
2. Présenter le sujet principal -les mutants- d'une façons qui correspond aux principes qui seront évoqués plus tard
3. Introduire l'un des personnages principaux
4. Surtout: établir un parallèle entre le traitements des juifs par les nazis et celui que certains chercheront à imposer aux mutants par la suite.

C'est ce dernier point qui m'intéresse, et c'est la raison pour laquelle je suis allé voir ce film plutôt qu'un autre, car comme je l'ai dit plus haut, la haine des mutants exprimée dans le film par quelques politiciens respectables en col blanc n'est rien d'autre que cette réaction imbécile guidée par la peur de l'autre, le différent. J'ai vu un film de super héros, mais j'ai aussi vu un film qui met en garde contre nos bas-du-front nationaux et d'ailleurs.

Pour être honnête, j'ai aussi vu un film de super héros bien ficelé et plein d'effets spéciaux, mais ça c'est bien aussi. Un bon casting: Ceux qui ont vu StarTrek - Generation ont toujours dit que ce Jean-Luc Picard a vait quand même une tête de Professeur Xavier Idéale. Et Wolverine est tout simplement parfait. Quand à Storm... Mmmmh, Miam-miam! Le clin d'oeil obligé: cherchez donc le vendeur de hot-dogs, il s'agit de Stan "Marvel c'est moi" Lee lui-même.

J'ai plutôt pas mal aimé.

vendredi 11 août 2000

O amores

Sur "La Bostella" d'Amélie Cui-cui

Par Jérôme

Je déteste Gérard Philippe (surtout dans la Ronde de Max Ophüls). Je me suis rarement autant ennuyé qu'en regardant (deux fois !) le Rocky Horror Picture Show. Je n'ai vu ni Mes meilleurs copains, ni l'Homme tranquille dont, avant de lire l'article sur la Bastello de ma copinpinaute Cui-cui, je ne soupçonnais pas l'existence. Et je me suis toujours refusé par principe (j'adore les principes) d'aller voir un film de Woody Allen.

Mais il a plu fort à Paris ces temps-ci. Du coup avec des amis, l'autre jour, nous avons décidé d'aller au cinéma. Nous arrivions devant la quinzaine d'affiches du Cinécité des Halles lorsque soudain, n'en croyant pas mes yeux, je localise droit devant moi l'affiche de la Botsella !

- Eh, les amis !
- Quoi ?
- Vous n'avez pas envie d'aller voir la Bollesta ?
- La quoi ?
- La Boltessa, là : vous ne voyez pas l'affiche ?
- Ah... C'est quoi ce truc ?
- Je ne sais pas, il paraît que c'est rigolo !
- Rigolo...
- Disons... que c'est drôle, quoi...

Ils me regardent avec un drôle d'air. En fait j'ai l'impression qu'ils veulent aller voir Sexe attitudes, mais qu'aucun n'ose le proposer en premier...

- Camille... Tu ne veux pas venir voir ça avec moi ?
- Je ne sais pas... Où est-ce que tu en as entendu parler ?
- Sur mon site internet préféré ! Dans un joli article plein d'enthousiasme.
- C'est quoi ce site ?
- Pinpin...

Elle fait une drôle de moue.

- Pinpin ? Et... qui est-ce qui écrit dedans ?
- Des gens... celle qui a écrit l'article sur la Stobella, elle s'appelle Cui-cui...

Elle refait sa moue, mais encore plus moue...

- Cuicui ?...
- Allez... Viens !

A côté ils font déjà la queue aux caisses. Ils nous font des grands signes.

- Nous on va voir Sexe attitudes, vous venez ?

Camille les rejoint. Je la regarde partir.

- Je ne vais pas y aller tout seul...

J'arrive dans ma salle, la salle 15 : personne. Je me dis que ça va peut-être être la première fois de ma vie que je vais voir un film parfaitement seul dans une salle à Paris ! Mais non... Pendant qu'une gentille asiatique se faisait photocopier l'arrière-train en voulant chaparder quelques innocents Mi-ka-do, quelqu'un est entré, et est allé s'asseoir tout au fond, sans doute au dernier rang. Dommage... Mais bon, il n'est pas resté jusqu'au bout : je l'ai vu partir d'un coup pendant la scène des escargots.

- Et ta Bastella, alors, c'était bien ?
- Génial ! Tu aurais vraiment dû venir !

Camille habite sur le toit d'un immeuble, près de l'avenue de la Grande Armée, une grande pièce sans cloison qui donne sur une terrasse entourrée d'arbustes. Au milieu de la terrasse il y a une jolie piscine qu'elle éclaire la nuit. En ce moment il fait un peu froid dehors, mais l'eau est toute chaude...

- Et puis... tu sais qui jouait dedans ?
- Non...

Camille lache l'échelle et se laisse glisser dans l'eau.

- Qui jouait dedans, alors ?...
- Sonia...
- Sonia ?
- Sonia Mankai !

Elle me regarde.

- Sonia Mankai ?!
- Oui : dans le film elle s'appelle Karima. Elle a un rôle génial : c'est celle qui vient faire les lits et la cuisine...
- Mince... Elle m'avait dit qu'elle avait fait un tournage dans le sud, et... elle m'avait fait promettre d'aller voir le film.
- Pourquoi tu n'es pas venue, alors, l'autre jour ?
- Je n'ai pas fait le rapprochement...

Elle plonge sous l'eau et ressort en ramenant ses cheveux en arrière.

- J'avais complètement oublié le titre !...
- La Bostella ? Ça ne s'oublie pourtant pas !

Nous sortons. Camille éteind les spots de la piscine et referme la baie vitrée derrière nous.

- Ça caille, dehors... il est pourri cet été 2000 !

Je m'assois sur son étrange canapé mou.

- Tu veux que je te donne un truc pour savoir immédiatement si quelqu'un a vu la Blosetta ou non ?
- Vas-y...
- Tu lui dit "Zitrac".
- "Zitrac" ?
- Oui. Et s'il est mort de rire, c'est qu'il l'a vu.
- Pourquoi... ça veut dire quoi ?
- Attends... tu ne connais pas "Zitrac" ? Le grand "Zitrac" ?
- Non...
- "Zitrac", voyons... réfléchis !
- Je ne sais pas qui c'est, ton "Zitrac"... Dis-moi !
- Alors tu connais Sonia Mankai et... et tu ne connais pas "Zitrac" ? Je rêve !
- Bon... ça va... dis-moi qui c'est, c'est tout.
- "Zitrac" ? Un abruti à la mine renfrognée qui en plus est dur d'oreille...

Elle me regarde d'un air bizarre...

- Mais tu peux lui dire "Yannick Noah", aussi, ou "Jean-Paul Belmondo"...
- Je ne suis pas sûre de très bien te suivre...
- Tiens, justement, en disant ça, tu lui a ressemblé vachement...
- A qui ?
- A... Jean-Paul Belmondo. A Yannick Noah aussi, d'ailleurs... Avec une pancarte autour du cou, on s'y méprendrait...
- Tu es sûr que ça va ?...
- Oui... Enfin... Non, ça ne va pas en fait... Toi tu es parfaite, mais c'est moi : ça ne va pas du tout. Pas du tout. Mais tu vas comprendre : c'est à cause de Tchiko...
- A cause de quoi ?
- Tchiko : Il... Il nous a lâché pour Momo. Tu comprends... Tchiko nous a lâché pour Momo : il a signé, ça y est, c'est fait !... Tchiko !!! Pour Momo !!! Tu sais qui c'est, Tchiko, au moins ?
- Non...
- Bien ! Tu t'améliores, papa !...
- Attends... Tu joues à quoi, là, au juste ?
- Moi ? A rien du tout... Mais tiens, à propos, tu n'aurais pas quatre escargots ?
- Quatre escargots ?
- Pour faire une course.
- Une course d'escargots ?
- On ne t'a jamais fait de courses d'escargots ?
- Euh... non, excuse-moi, je ne crois pas...
- C'est tout simple, pourtant : tu t'allonges, on te met une feuille de laitue sur le nombril, tu écartes bien les bras et les jambes, on te met les escargots sur les mains et sur les pieds et... en avant les paris !
- Ahhh... C'est répugnant ton truc !...
- C'est marrant, au contraire ! Tiens, en parlant de trucs marrants : tu connais celle du juif et du nègre qui croisent une division de la Waffen-SS ? elle est à uriner de rire !
- Arrête, là... Qu'est-ce qui te prend ?
- Si tu ne la connais pas, tu peux me le dire sans problème, tu sais...
- Je ne la connais pas, mais je m'en fous complètement, tu vois... Je ne supporte pas ce genre de trucs, tu le sais très bien... et je croyais que toi non plus, d'ailleurs...
- O.K. ! Moi non plus, je ne la connais pas... Ça va, tu es contente ? C'est bon ? Je ne la connais pas, mais... je devine juste qu'elle doit vraiment bien finir !...

Elle se lève.

- Ça te fait rire ? Franchement ça te fait rire ? Il t'arrive quoi, là ? Je ne comprends pas...
- Je comprends que tu ne comprennes pas, Camille... Je comprends très bien. Je veux dire... Toi tu as une piscine avec de l'eau dedans, tu... ton portable marche si tu l'allumes, tu... tu ne joues pas à la pêche à la ligne dans le coffre de ta voiture, tu... tu n'as pas acheté ton canapé en soldes, et... Tiens, à propos, je peux le lécher, ton canapé pour voir le goût qu'il a ?
- Bon, tu cherches quoi, là ?...
- Moi, rien... je te demande si je peux lécher ton canapé, c'est tout...
- C'est quoi cette histoire, tu es débile ou quoi ?
- Je ne suis pas débile, là... je veux lécher ton canapé, c'est tout.
- Bon, arrêtes !... C'est lourd maintenant...
- C'est toi qui es lourde avec tes gros... je veux dire, avec tes gros seins, là...
- Oh !... ça y est, oui ? Tu es chez moi je te rappelle...
- Avec tes gros gros seins, là, comme ça...
- Arrête maintenant, compris ? Arrête !...
- Eh bien, tu... tu as quand même passé l'âge de sucer des Chupa Chups, quoi !... Avec des seins pareils... C'est vrai !...
- Bon allez, dégage, j'en ai marre... Dégage !
- C'est vrai, quoi... je te demande juste de lécher ton canapé, je te demande pas...
- Dégage, je te dis... Tu as compris ?

Je me lève.

- Non, j'ai pas compris ! Excuse-moi j'ai pas bien entendu !
- DEGAGE, je te dis ! Tu comprends le français, oui ? DEGAGE !
- OH ! Du calme, la grosse poufiasse !... Si t'as des problèmes d'hormones, va voir ton vétérinaire-mamilloplaste !...

Camille s'effondre dans son fauteuil, les mains sur le visage. Je me rassois. Je regarde par la baie vitrée. Il doit être minuit juste. La Tour Eiffel scintille en tournant son phare gigantesque.

- Camille ?...

Je regarde la table basse sur laquelle elle avait préparé deux petites coupelles pour que l'on grignotte après le bain.

- Camille...

Elle ne bouge pas. Je l'entends qui renifle.

- Eh, Camille ! Ohé, Choupine ?... Arrête de pleurer !

Elle se lève quand j'approche et part contre la baie vitrée.

- Tu devrais me remercier, au lieu de faire la tête...
- Dégage, sale con...
- Eh, c'est fini, le film ! Tu n'entends pas la chanson : " O Amores ! ", c'est le générique de fin !
- Ta gueule.

Elle appuie son front sur la vitre. Je retourne m'asseoir. Je regarde les coupelles.

- Je viens de te faire économiser 37 Francs tarif réduit... Avec une représentation en privé de la Boseltas en Home Theatre : toute seule dans la salle !... Tu as de la chance... Même moi je n'étais pas tout seul, la semaine dernière...

Elle se retourne.

- Avoue que tu y as accroché, au film. Et encore, je n'ai cassé ni les verres, ni la tablette de ton lavabo bleu... Je n'ai pas fait de construction Merz avec tout le contenu de ton frigidaire... Et je ne t'ai pas chanté la chanson de la semaine des quatre levrettes... Camille !...

Elle me regarde.

- Comme ça on l'aura un peu vu ensemble, non, ce chef-d'œuvre... Ça fera des souvenirs...

Je la regarde. Elle s'essuie les joues avec le dos de la main.

- Tu pourras dire à Sonia que tu as trouvé ça... super drôle. Très fin, très... délicat.

Je prends une des coupelles et lui apporte.

- Tiens...

Elle me regarde.

- Très rigolo, quoi... Je veux dire, quand ce sont les acteurs entre eux, quand c'est un film sur un écran, ça faire rire, je t'assure... Je suis sûr qu'on aurait bien ri si on était allé le voir ensemble... Tu n'en prends pas ?

Elle pioche un petit toast.

- Merci...
- Ils ont l'air super bons, en plus !...

Nous retournons nous asseoir.

- C'est sûr que rater la préparation de son émission, avoir un locataire fasco-dépressif, se laisser embobiner par l'élu local, et surtout, être incapable d'arriver à faire rire, c'est rigolo...

Elle met le toast dans sa bouche.

- Surtout bouziller une ambiance... Avoir tout ce qui faut pour être heureux et parvenir à ce que plus personne ne se supporte... Tu vois ce que je veux dire ?... C'est super drôle, non... Je peux ?

- Bien sûr...

Je pioche un toast.

- C'est super drôle. Mais... ça finit bien, en fait.
- Ah...
- Tu veux que je raconte la fin ?

Elle hausse les épaules.

- Bon... Je te la raconte : à la fin elle le rejoint sur son canapé mou avec un grand sourire. Et lui, tu sais ce qu'il fait ?

Elle hoche la tête pour dire "non".

- Il met la main devant l'objectif de la caméra pour que personne ne sache comment ça finit...

Elle sourit.

- Mais tout le monde le sait, en fait !

Elle baisse les yeux.

- Tout le monde le sait.