A propos de Moulin Rouge de Baz Luhrman

Par Amélie Cuicui

Monsieur Toune, amis pinpinautes, comme de bien entendu, j'écris car je suis allée voir un flim... Oh surprise !

Vous ne connaissez pas ma copine Delphine ? quel dommage: elle est snob, ravissante, hilarante, excentrique, soupe au lait, et systématiquement quand nous sommes toutes les deux, c'est elle qui se fait draguer... Certaines de ces caractérisques pourraient facilement me la rendre insupportable, certes, mais le mélange est si savamment dosé qu'elle est en fait irrésistible... Voilà pour les présentations.

Aussi, quand Delphine me conseille un flim (ça y est, même Mélie se met à dire flim! Dingue, cette voix contagieuse!!! NdT), même si tout mon entourage le méprise gaiement, une petite voix me harcèle jusqu'à ce que je cède "vas-y, mais vas-y quoi, merde, même si c'est un navet, tu ne vas certainement pas t'ennuyer ! allez, zou, mais attends, tu vas pas sortir dans cette tenue non plus ?! mets une robe, nan pas celle-là, elle te fait un gros ..." bon, passons... J'ai une conscience particulièrement mal élevée.

Tout ceci m'a mené dans une salle obscure, pleine à craquer, pour admirer un flim ravissant, hilarant, excentrique, exaspérant de niaiserie et bruyant itou : Moulin Rouge.

Aïe, j'entend des oreilles grincer, des dents geindre et grommeler "nan, pas ça, remboursez!", mais si mais si, braves gens, accrochez vos ceintures, et mesdemoiselles, surveillez bien vos amoureux, c'est parti !

Alors que ça commençait mal (trop de bruit, trop d'images : migraine), je crois que j'ai vraiment consenti à sombrer avec les acteurs dans la folie en voyant Nicole Kidman se rouler par terre en poussants de petits jappements histériques, dans une danse de séduction qui fonctionne miraculeusement... Puis Ewan Mc Gregor singe Titanic en haut d'un éléphant bleu, une fée verte prénommée Absinthe joue les Clochettes, le héros déclame à Satine "all you need is love, all you need is love ! love is all you need" après avoir interprété le titre phare de "la mélodie du bonheur"....

Trop c'est trop me direz vous, et vous auriez bien tort !

Ce film se prend si peu au sérieux que les pires excentricités passent : un régal avec, comme morceau de bravoure, un somptueux tango ponctué par la voix déchirante et l'accent buenos airien d'un danseur torride explicant à "Roxane" qu'elle n'a pas besoin d'allumer la lanterne rouge Rien que pour ça, j'envisage sérieusement de mettre la BO sur ma liste de Noël.

Bien sûr, il ne faut pas rêver, on ne coupe pas à un final sanglotant, et comme toujours, la malheureuse victime met 5 bonnes minutes à agoniser, juste ce qu'il faut pour sussurer des mots d'amour et d'adieu, snif snif.

"- mais au fait, et l'histoire alors ?
- quoi, l'histoire ?
- ben, qu'est-ce que ça raconte?
- bof, ça n'a aucun intérêt: elle meurt à la fin et on le sait dès le début.
- mais je croyais que tu n'aimais que les bonnes histoires !
- bon, disons que c'est l'histoire d'une exception alors!"