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Retour de stage d'un élève de 3ème de l'admirable John Bob. L'élève a passé quelques jours chez le vétérinaire du coin, en observation. Extrait de dialogue :

John Bob : Alors ce stage, ça s'est bien passé?
L'élève : Oui, super, j'ai même vu une opération!
John Bob : Ah bon? sur quel animal?
L'élève : C'était une opération sur un poulet!
John Bob : Et c'était quoi comme opération?
L'élève : Ben d'abord le vétérinaire lui a coupé la tête...

Récemment, une des traînées qui nous servent de chattes la cigogne a apporté cinq chatons dans notre demeure. Il a été très difficile de trouver des familles d'accueil pour ces magnifiques félins. Et pourtant, Nowell est une période propice au placement de petites boules de poils chez les têtes blondes, têtes brunes, têtes rousses, têtes chauves enfants. Des semaines d'angoisse! Des cheveux gris en plus sur ma tête (quatre)! Des minutes sans sommeil!

Donc, pour éviter que ça se reproduise, évitons que les chattes se reproduisent. Pour ce faire, plusieurs solutions :
-les enfermer dans un congélateur. (refusé par Isacui)
-tuer tous les matous de l'univers.(compliqué à mettre en oeuvre, peut provoquer un rafraîchissement des relations de voisinage)
-les mettre sous pillule. (sympa, mais il faudrait aussi leur acheter un sac à main, et tous ceux qu'on a vus jurent af-freu-se-ment avec leur robe)
-les emmener faire un stage d'une journée chez le véto pour une ovariectomie en règle. (façon de parler, vu que... Enfin bref! Sifflote, patati, patata, ça va, vous? La rentrée? Tout ça? Oui, pareil... Zavez un cousin gothique, vous? Moi oui... Hein? Que je reprenne? Oui, d'accord... On va prendre ça, alors.)

Oui, donc, une petite opération... Décision prise, je suis allé prendre rendez vous à la clinique vétérinaire du coin, pour la plus âgée des deux, la maman. La secrétaire est charmante, me propose un rendez vous pour minette et m'explique un peu la procédure à suivre.

J'en profite pour lui glisser que bientôt viendra le tour de la deuxième qui est un peu plus jeune et là, voici sa réponse :
- Vous pouvez amener les deux si vous voulez, on a un tarif dégressif. 10% de réduction sur la deuxième minette

Drôle de monde tout de même.

Quand j'irai me faire amputer pour mon cancer du nez, j'essaierai de trouver un autre patient, si ça tombe on aura une réduc...

(Résultat des courses, je suis allé acheter une autre caisse de transport, pour emmener l'autre minette demain. Je suis une victime de la société de consommation. J'ai honte.)

Ca se passe le jour de Noël. Je suis attablé chez une des mes tantes, très occupé à manger des trucs roses quand soudain un détail vestimentaire de mon voisin d'en face attire mon regard.

Faut vous dire que mon voisin d'en face est le petit ami d'une de mes nombreuses cousines (c'est le mec à B, dirons nous en guise de prélude idiot) et qu'il exerce la noble profession de croque-mort. Je ne sais pas si le croque-mort mord encore avec appétit le gros orteil des présumés défunts pour en vérifier la cadavérique roideur, ou bien si les méthodes ont évolué depuis pour évaluer la dead-attitude, mais passons : mon cousin par alliance est donc croque-mort, et là, le jour de Noël, il porte une cravate ornée d'une tête de mort. Si. Une tête de mort.

La bouche encore pleine d'animal froid, je l'interpelle...

Moi : Hé! Cousin-par-alliance-peu-connu-de-moi-mais-à-l'abord-fort-amical! Permets tu que je te pose une question?

Lui : Ben oui, lance toi, cousin grisonnant!

(interlude : il est important de noter que votre serviteur a desormais 36 ans et que loin d'arborer sa chevelure autrefois d'un blond sale flamboyant, il est à présent affublé d'une vague grisonnance qui lui permet de faire presque son âge. Fin de l'interlude.)

Moi : Rapport à ta cravate festive, là, c'est un cadeau d'un fournisseur, genre Death, inc?

Lui : Ah non, c'est un achat perso. Je suis plutôt gothique, tu vois. Mais ce genre de cravate, je peux pas trop me permettre, au boulot, tu comprends? Les clients n'aiment pas. Sont bizarres.

J'hallucine un peu.

C'est alors que ma cousine qui écoute avec attention la conversation depuis son début décide d'y participer et enfonce pour moi le clou dans le cercueil du réel de cette journée.

Elle : Ben oui, les founisseurs ils offrent plutôt des porte-clefs avec un ptit cercueil en bois. Ils sont trop-bien-faits!

Alors j'ai repris du raisin pourri qui bulle et, enfermé dans un silence quasi-monacal, j'ai réfléchi au sens de la vie jusqu'à la fin du repas.

J'aime bien Nowell, mais des fois, l'esprit n'y est pas.